2003-2007: Les années de guerre

L’idée est alors d’enchaîner sur un nouvel album et un nouvel EP qui verraient le jour fin 2003. Dès l’été, Flav tenait en effet prête une maquette d’une vingtaine de nouveaux titres. Une maquette de 3 titres fut aussi enregistrée sur 8 pistes pour le EP, dont le concept central serait le Japon traditionnel et l’œuvre de Yukiô Mishima, thèmes nouveaux pour le groupe. Après de longues hésitations, Spirou déclare que son emploi du temps saturé ne lui permettra de se consacrer à rien avant l’album, et la maquette est donc directement amenée au mastering ; certains membres de Trooper Records (nouveau label créé en 2004 et exclusivement dédié à la production de P.V.) trouvent cependant alors que ce son froid et sans ornement, enregistré en formule solo et sur matériel analogique, aurait un mauvais goût de retour en arrière au temps de L’Âge de Glace, ce qui donnerait l’impression d’une régression après L’Apocalypse. Quitte à prendre du retard, autant le réenregistrer carrément, avec un line-up improvisé pour l’occasion (dont un batteur, chose absolument inédite dans l’histoire de P.V.). Une fois l’ensemble mixé et masterisé (et malheureusement non remixable car viré du disque dur), le résultat manque un peu de mélodie et de profondeur : trop sec, trop métallique. Or entre-temps, Sylvain Villa-des-Bains a rejoint le groupe au synthé ; venu de la scène dark-wave/ambient, il serait sans doute à même d’apporter une touche atmosphérique à l’ensemble, notamment avec une outro sur laquelle on pourrait coller le discours public de Misima prononcé à Tokyo avant son suicide spectaculaire. Ces Mondes flottants  ont suscité des critiques inégales, l’enregistrement en deux phases complètement distinctes ayant, de l’avis de certains, donné un résultat un peu décousu ; mais la plupart ont salué le tournant à la fois martial, épique et ambiant pris par P.V.
La période aura aussi été celle de rééditions diverses :L’Apocalypse et Mourir en Novembre avec des livrets relookés, Ni Fleurs ni Couronnes en format CD (remasterisé et agrémenté de bonus, ce qui lui donne la forme non plus d’un mini album mais d’une production « longue durée »), et les démos de 1997 et 1998 en CD – productions co signées par Trooper, Combat Rock qui a pris la suite de Dialektik en tant que « gros » producteur, et les espagnols de True Force.
Dans l’intervalle, Spirou signifie que ses « vacances » seront plus longues que prévues… L’album, prévu pour fin 2003, se voit donc encore repoussé, et pour l’heure réduit à l’état de simple maquette. Le recours à un second guitariste soliste / bassiste à « plein temps » est donc nécessaire, et la place échoit à Tony, qui enregistre en été 2006 une nouvelle série de titres avec Flav et Sylvain en vue des deux projets de splits en cours : l’un avec le groupe britannique mythique Foreign Legion, l’autre avec le jeune groupe espagnol Hetairoi. Ces deux œuvres font figure de retour aux sources, ou plutôt de reprise d’un chemin interrompu après l’Apocalypse : retour à des thèmes traditionnels de P.V. (la guerre de 14-18 par exemple), jeu carré, gros son, tout en conservant par les claviers la touche symphonique de l’Apocalypse et la touche martiale des Mondes Flottants. Tout est prêt pour le nouvel album, Nous sommes nés trop tard, marquant une nouvelle étape dans l’auto-équipement sonore de Flav qui renouvelle son matériel en acquérant entre autres un 16-pistes numérique. Sur une boîte à rythme programmée par Tony et une basse du même (qui reniera plus tard sa collaboration avec PV), Flav enregistre chez lui voix, guitares rythmiques et chorus, synthés, chœurs en rafale ; diverses contributions viennent s’y greffer : Sylvain Villa-des-Bains aux claviers supplémentaires, Damien sur certains solos, Max Urban Crew sur d’autres… L’ensemble, mixé et masterisé par Jhon Black Fire, reprend une veine épique et chevaleresque mêlée d’ésotérisme et illustrée à nouveau par Alexis Bert, devenu entretemps le peintre quasi officiel du groupe.